15 octobre 2020

Les Fusions-Acquisitions au temps du COVID-19, où en sommes-nous 8 mois plus tard ?

Par Maxime Cloutier

Lorsque le COVID-19 nous a frappés au printemps, tous les acteurs du marché des Fusions et Acquisitions se sont demandé ce que nous réservaient les années à venir.

Durant les premiers mois, même si certaines transactions envisagées ont dû être suspendues et que des contrats d’achat ont été résiliés, les acteurs du milieu ont réalisé que la situation, bien qu’elle ne soit pas la meilleure, n’était pas aussi terrible pour le monde des Fusions et Acquisitions que la crise financière de 2008.

Depuis lors, bien qu’on ne prétende pas à une reprise complète, nous avons observé des signes très encourageants dans le marché et sommes heureux de signaler que nos clients ont repris leurs activités de fusions et d’acquisitions.

Qu’est-ce qui a donc changé ? Voici quelques tendances observées dans nos récentes opérations ainsi que les échos du marché.

  1. Les transactions prennent davantage de temps

Si l’appétit de faire des affaires est présent, ce n’est un secret pour personne que les opérations de Fusions et Acquisitions privées peuvent prendre plus de temps à se conclure qu’avant le COVID-19.  Les acheteurs sont plus prudents et effectuent une vérification diligente plus approfondie. Les vendeurs exigent davantage de garanties sur les conditions de la transaction avant de signer une lettre d’intention non contraignante. Comme l’écart d’évaluation augmente (voir ci-dessous), les dispositions relatives au prix d’achat sont plus complexes et nécessitent davantage de négociation.

  1. Les banques financent toujours mais…

L’une des plus grandes différences entre l’ère du COVID-19 et celle de la crise financière de 2008 est que le capital reste disponible pour les acheteurs. Toutefois, l’obtention d’un financement n’est pas simple pour tous les acheteurs.  Les institutions financières resserrent leurs conditions de crédit, des discussions informelles préliminaires jusqu’à la préparation de l’esquisse de transactions et la lettre d’engagement. Les acheteurs doivent sensibiliser leurs vendeurs à cette nouvelle réalité, lesquels doivent ajuster leurs attentes, afin de se conformer à des conditions satisfaisantes pour les institutions financières.

  1. Augmentation de l’écart d’évaluation

Les vendeurs souhaitent, à juste titre, réduire le poids de la performance inférieure à la moyenne de 2020 dans l’évaluation de leur entreprise.  Les acheteurs sont plus réticents à baser leur évaluation sur les performances futures étant donné l’incertitude qui les attend. Les écarts d’évaluation peuvent être résolus par divers mécanismes, tels que la clause d’indexation (earnout), le solde de prix de vente et une participation minoritaire des vendeurs.  Comme cela crée de l’incertitude de quant à l’issue de la transaction, les écarts d’évaluations requièrent aussi des négociations supplémentaires. Ainsi, peu de transactions seront payables à 100 % en espèces au moment de la clôture.

  1. La vérification diligente prend de l’importance.

Les acheteurs sont plus prudents dans leurs processus de vérification diligente et s’inquiètent des impacts du COVID-19 sur l’entreprise cible. Les contrats importants sont examinés afin d’analyser comment ils pourront être affectés par les répercussions du COVID-19. Les polices d’assurance sont également examinées pour voir si l’entreprise est couverte en cas de conséquences défavorables causées par le COVID-19. Comme de nombreuses entreprises ont dû procéder à des licenciements temporaires, le respect de la législation en droit du travail est aussi soigneusement examiné.

  1. Les modalités des transactions changent

Les acheteurs veulent s’assurer que la cible n’est pas affectée de manière disproportionnée par le COVID-19 par rapport aux autres entreprises du même secteur. Ils veulent également s’assurer que ses bailleurs, ses clients et ses fournisseurs continuent d’exercer leurs activités normalement, malgré la pandémie.  Les acheteurs voudront aussi que les vendeurs continuent leurs opérations conformément à leurs pratiques habituelles entre la signature et la clôture.  Pour leur part, les vendeurs doivent s’assurer que les acheteurs n’utiliseront pas le COVID-19 comme excuse pour mettre fin à la transaction.

Toutes ces préoccupations légitimes se traduisent par de nouvelles définitions, déclarations, garanties et engagements à intégrer dans les contrats d’achat.

Ces points clés définissent le nouveau le milieu juridique des Fusions & Acquisitions.   KRB dispose d’une équipe complète d’avocats spécialisés qui peuvent vous aider à conclure avec succès vos opérations de la structure initiale à la réalisation sans faille de votre transaction. N’hésitez pas à prendre contact avec l’un d’entre nous.

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